milevie

La réunion s'est bien passée. Férisia, la responsable du magazine féminin et l'équipe entière, ont adopté le nouvel article, proposé par Nancy, avec enthousiasme. « Comment vivre avec moins pour sauver notre environnement ». Cette rubrique portera tous les quinze du mois, un sujet tantôt, sur la consommation des ressources naturelles, et tantôt, sur nos propres capacités, si demain nous devions nous éloigner de notre vie moderne...

Noémie est la journaliste la plus expérimentée dans ce domaine, elle a l'expérience d'un chercheur. Nancy lui a proposé de se rendre au magasin « Indiana Jones des temps modernes » pour l'aider à réunir des idées dans ses prochains articles.

Sandra, l'amie de Nancy, a trouvé l'idée géniale. Elle en a parlé à son patron, qui lui, de son côté, a adopté la proposition. Il devra, sûrement, réfléchir comment rénover son magasin, pour plus d'espace entre les rayons et modifier l'éclairage.

Depuis, une semaine s'est écoulée, même si Nancy est heureuse de part sa proposition faite lors de la réunion passée, elle reste toutefois sur son intrigue. Toujours rien dans les journaux, ni au journal télévisé, faisant mention d'une disparition.

Je ne peux pas jeter ce couteau sans savoir, je vais téléphoner à Olivier et lui demander son avis.

• Hello Olivier, tu vas bien ?

• Oui, très occupé en ce moment, mais tu ne m'appelles pas seulement pour me demander des nouvelles, répond Olivier sur'un ton amusé

• Si entre-autre, mais, c'est vrai, ce n'est pas seulement ton état de santé qui m'amène vers toi, j'ai aussi besoin de ton aide. Je ne peux t'en parler au téléphone.

• Tu m'intrigues là. Ce soir, je n'ai rien de prévu, 20 heures chez moi, ça te va ?

• Super, merci Olivier, à ce soir.

La nuit est tombée, 19h30, Nancy ferme la porte de son appartement. Elle sort de l'immeuble et tombe nez à nez avec un inconnu.

• Vous êtes Melle Denon

• Oui, vous êtes ?

• M. Gommin, j'habite au n° 33, le bâtiment d'à côté. Je souhaitais m'entretenir avec vous, sur un sujet nous concernant

• Écoutez, je ne sais pas ce que vous voulez et comment vous connaissez mon nom, mais là, désolée je n'ai pas le temps, j'ai un rendez-vous

• Cela ne prendra que quelques minutes, s'il vous plaît

• Donnons-nous rendez-vous demain au café du coin, à 14h00 ?

• Parfait, j'y serais et désolé pour mon intrusion
  

• A demain

Nancy a une petite appréhension, mais pourquoi ai-je donné rendez-vous à cet homme, que me veut-il, portant j'ai l'impression de l'avoir déjà croisé, sûrement aux alentours de chez elle. Sûrement, fait-il parti du conseil syndical de copropriété, je ne connais pas les membres élus.

Mille questions s'imposent à elle, cela ne la rassure pas. En rentrant j'irai jeter un œil, voir si ce M. Gommin existe bien au numéro 33, on est jamais assez prudent.

Nancy arrive enfin chez son ami Olivier. Une bise sur les joues pour se souhaiter la bienvenue.

• Alors, quelle est cette aide dont tu aurais besoin, mais d'abord passons aux choses sérieuses, ajoute Olivier d'un ton amical, Un kir comme d'habitude ?

• Avec plaisir. Tiens j'ai apporté des chips et des minis fromages frais, pour notre apéro

• Super, tu restes après pour le dîner, je n'ai pas de rendez-vous particulier ce soir ?

• Merci, oui pourquoi pas. On n'aura plus de temps pour échanger et de plus en sortant de chez moi tout à l'heure, j'ai été interpellée par un homme, que je ne connais ni d’Ève ni d’Adam

• Oh la, j'ai l'impression que tu t'es fourré dans une drôle de situation

• Non, je n'irai pas jusque là, quoique ce M. Gommin, maintenant que tu me dis cela, m'inquiète aussi

Olivier verse 1/5 de crème de cassis dans un verre de vin en cristal, en complétant avec un blanc de Bourgogne aligoté. Lui se sert également la même chose.

• Santé et à l'aide que je pourrais t'apporter, bien sûr dans la mesure de mes possibilités, tu comprends bien

• Santé, mon cher Olivier. Oui, bien sûr, je comprends bien.

Elle raconte comment elle est tombé sur ce couteau en faisant du jogging. Le commissariat, pour qui, il lui a semblé que le policier, qui a pris sa déposition, ne prenait pas au sérieux sa découverte.

Elle lui raconte tout, l'appel à son amie Sandra, et le mari de celle-ci, qui a suggéré de prendre une photo de ce couteau et de le recouvrir de feuillages. Et le jour où elle y retourne pour voir si elle ne trouve pas des indices, quand elle a surpris cet homme et la photo qu'elle a prise et juste à ce moment, la rencontre inopiné, du directeur de l'agence internationale de mode, Martin Frivolis.

• Ton histoire semble sortir d'un roman policier. Mais, c'est qui ce M. Gommin ?

• C'est celui qui m'a interpellé, lorsque je sortais de mon immeuble

• Et alors ?

• je lui ai donné rendez-vous demain, à 14h00, au café en bas de chez moi

• Non, mais Nancy, tu réfléchis, pourquoi tu lui as donné rendez-vous, et il a accepté ?

• Oui, il m'a simplement dit qu'il souhaitait s'entretenir avec moi pour une affaire nous concernant

• C'est un flic ou quoi

• En fait, je ne sais pas, j'ai pensé à un membre de la copropriété. Mais je suis curieuse de savoir ce qu'il a à me dire.

• Bon il faut qu'en premier, tu ailles vérifier si cet homme habite bien à côté de chez toi

• Oui, c'était mon intention en partant de chez toi, tout à l'heure

• Et cette photo que tu as prise, l'homme dessus ne te rappelle personne ?

Nancy n'avait plus pensé à la photo prise et puis de dos je ne pense pas que cela soit si important, elle ne le reconnaîtrait pas. Elle sort son portable et avec Olivier regarde la photo, puis elle pousse un « nooon », elle n'en revient pas, elle a prise la photo de ¾, on devine le visage de l'homme.

• Olivier, j'ai peur

• Mais pourquoi tu dis ça ?

Nancy tremble de tout son corps, son ami essaie de la calmer

• Cet homme, ce M. Gommin , c'est lui

Olivier stupéfait :

• Non, ne me dit pas que tu t'es retrouvé, face à face, avec cet homme qui semblait rechercher ce fameux couteau dans la forêt

• Mais si, si, c'est lui, j'en suis certaine, je reconnais bien son visage et son expression. Oui, c'est bien lui, je t'assure

• Bon ce soir, d'abord tu ne rentres pas chez toi, tu dors ici. Et demain, tu iras à ce rendez-vous, je serai dans le bar, mais incognito. Je vais te passer un petit magnéto que tu enclencheras lorsque vous vous retrouverez

• Dans quoi je me suis fourrée, pourquoi je suis tombée sur ce couteau, se répète, à plusieurs fois, Nancy

• C'est clair, mais je suis là. Sûrement une explication te sera donné par ce soi-disant M. Gommin. Écoute de toute façon, avancer des hypothèses trop hâtives ne feront que brouiller la clarté de nos pensées. Attendons demain, on a pas le choix si on veut savoir.

• Oui, tu as sûrement raison, attendons demain.

Pendant tout le repas, ils ont parlé de choses et d'autres, ont ri des aventures, quelques fois périlleuses, qu'ils ont vécues ensemble, L'histoire incroyable que vivait Nancy était pour l'instant, mise de côté. Olivier ne voulait pas poser plus de questions à son amie. Il voulait que la soirée se passe bien, pour ne pas que Nancy se rende malade sur quelque chose qui, il espérait, n'aurait pas de conséquences catastrophiques par la suite. Il était tout de même urgent, de savoir si cet homme avait dit la vérité sur son identité.

• Il est encore tôt Nancy, et si on allait voir si un M. Gommin existe bien, prés de chez toi

• Oh, merci Olivier, je n'osais pas te le demander...

A suivre...